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Récritures et adaptations

L’Inconstance d’Hylas (1635)

L’Inconstance d’Hylas. Trage-comédie pastorale. Par le sieur Mareschal, Paris, François Targa, 1635. 119 p.

« C’est tout dire en deux mots : VOICY HYLAS. » Dans l’avis au lecteur placé en tête de L’Inconstance d’Hylas lors de sa publication en 1635, André Mareschal ne boude pas son plaisir : il donne enfin à lire au public une pièce dont le succès ne s’est pas démenti pendant cinq ans sur les théâtres parisiens. En effet, cette tragi-comédie irrégulière et légère, dans la vogue des adaptations théâtrales de L’Astrée initiée par Mairet et Rayssiguier dès 1630, a su séduire le public en mettant au premier plan de l’intrigue un personnage fantasque, haut en couleurs, qui attire encore des spectateurs, en province, jusqu’en 1662.



Cléomédon, tragi-comédie de Pierre Du Ryer (1636)

« Pendant près de quarante ans on a tiré presque tous les sujets de pièces de théâtre de L’Astrée» (Segraisiana, Paris, Libraires associés, 1721, I, p. 144-145). C’est ainsi que Segrais nous donne à penser la perpétuelle réécriture de l’œuvre urféenne qui suscita une inextinguible soif créatrice chez les dramaturges en quête de reconnaissance. Que l’on songe à Rayssiguier, Auvray, Pichou, Mareschal… tous se sont essayés à la transposition du sujet. Du Ryer, auteur ingénieux et sans fortune, ne saurait faire autre chose que de reprendre à son tour une intrigue romanesque si goûtée du public du XVIIème siècle.  Ce faisant, il s’inscrit dans ce nouvel espace littéraire mondain qui s’efforce d’actualiser le grand modèle pastoral  afin d’explorer ses possibles et de lui donner pérennité. Du Ryer nous offre ainsi Cléomédon, une tragi-comédie de l’émotivité, de la parole et de la transgression, autant de thèmes qu’il reprend et transcende pour faire vivre encore l’œuvre d’Urfé.

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Astrée. Première partie (1678)

Astrée. Première partie, Paris, Claude Barbin, 1678. 2 volumes in-12 (100 p. + 63 p.) reliés en un seul tome.

Cette réécriture (au texte souvent très fautif) de la Première partie de L’Astrée se divise elle-même en deux parties, qui ne prennent en compte que les trois premiers livres du roman : la première intègre les livres I et II, la seconde ne comportant que le livre III. Proposée par le célèbre libraire parisien Claude Barbin, l’entreprise tourne court : les quatre parties suivantes de l’œuvre d’Honoré d’Urfé ne feront pas l’objet d’une semblable opération éditoriale.

« Habillée à la mode », selon l’expression de Bussy-Rabutin, mise « en bon françois, retranchée de tous ses méchants vers et réduite seulement à ce qui sera nécessaire », d’après sa correspondante Mme de Senneville (lettre du 25 avril 1678), cette Astrée est la première d’une série de réécritures touchant aussi bien aux choix narratifs qu’à la lettre du texte, au profit des formes et des valeurs nouvelles de l’esthétique galante.

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La Nouvelle Astrée (1712)

La Nouvelle Astrée, dediée à son Altesse Royale Madame, Paris, Nicolas Pépié, 1712. Un vol. in-12 de 210 p.

Cette réécriture de L’Astrée (nouvelle émission en 1713) est attribuée à l’abbé de Choisy. L’édition hollandaise (Leyde, J. Sambix le Jeune, 1718) porte en page de titre La Nouvelle Astrée. Par Monsieur l’Abbé C**. Cette attribution, qui figure en toutes lettres dans les Mélanges tirés d’une grande bibliothèque de Contant d’Orville (Paris, Moutard, 1779, II, p. 60) demeure très discutée : contestée par Georges Mongrédien puis Richard Parish, elle ne convainc pas non plus Dirk Van der Cruysse (L’Abbé de Choisy, androgyne et mandarin, Paris, Fayard, 1995, p. 396).

Le roman d’Honoré d’Urfé, transformé en « petit Ouvrage de galanterie champêtre » (« Avertissement », non paginé) est désormais divisé en quatre parties, dénouement inclus. Le rédacteur de cette édition a entrepris de le « purger de Theologie, de Politique, de Medecine, de Poësie » pour satisfaire au goût d’un public que l’érudition d’Urfé ne satisfaisait plus depuis longtemps ; concentré sur les amours d’Astrée et de Céladon, il fait l’économie de tous les récits enchâssés.

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Bibliographie

DENIS, Delphine, « Bergeries infidèles : les modernisations de L’Astrée (1678-1733) », Seventeenth-Century French Studies, n°29, 2007, p. 19-28.
LATHUILLERE, Roger, « Quelques remarques sur la réédition de l’Astrée en 1678 », dans Mélanges de littérature et d’histoire offerts à Georges Couton, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1981, p. 129-136
MAGENDIE, Maurice, Du nouveau sur L’Astrée, Paris, H. Champion, 1927, p. 63-74.
REED, Gervais E., Claude Barbin : libraire de Paris sous le règne de Louis XIV, Genève, Droz, 1974.



L'Astrée de M. d'Urfé, pastorale allégorique avec la clé (1733)

L'Astrée de M. d'Urfé, pastorale allégorique avec la clé. Nouvelle édition, où, sans toucher ni au fonds ni aux épisodes, on s'est contenté de corriger le langage et d'abréger les conversations, Paris, Witte et Didot, 1733.

Attribuée à l’abbé Souchay, cette dernière version de L’Astrée est une entreprise éditoriale de grande ambition. Elle se signale d’abord par son ampleur : conformément à l’œuvre originale, elle est publiée en cinq volumes in-12°. Ce choix permet de conserver l’intégralité de la structure de l’œuvre originale.

L’œuvre est assortie d’un appareillage critique innovant : le dernier volume regroupe en effet les principales lectures à clé du roman, et en propose une table récapitulative.

Enfin, les deux libraires associés ont fait graver une nouvelle série de planches, prenant le relais de celles réalisées pour l’édition collective de 1632-1633.